Jeans Shane - Gardienne

« Oui je connais Stephen King mais j’ai ni lu, ni vu les livres et les films. Par contre le Silence des Agneaux, j’ai vu le film, il est… super, génial ! Tu vois toute la noirceur, le sadisme du personnage au plus profond des ses yeux ! Le rôle d’Hannibal Lecter est vraiment taillé pour Anthony Hopkins, et Clarisse Starling est divine sous les traits de Jodie Foster… Je ne regrette pas de l’avoir vu ! Sensationnel ! En plus il y a de bonnes scènes sanglantes qui valent vraiment le détour. »

Naaaan ? Oh ! Le Silence des Agneaux était un livre fascinant, psychotique et gore. Novy avait a-d-o-r-é ! Dans la lignée, il y avait aussi Dragon rouge, qui parlait en partie d'Hannibal Lecter, mais aussi d'un pauvre fou qui bouffait une peinture. Enfin bref ! C'était assez hallucinant, il semblait qu'Evan et November se ressemblaient pour beaucoup de chose. Jamais, dans sa pauvre petite vie, Novy n'avait trouvé de complémentaire. Pour plusieurs raisons. De un parce que son caractère ne le poussait pas à avoir de réels amis. Et donc pas vraiment à se confier ou à quoi. Qui plus est, si quelqu'un aurait été complémentaire avec lui, ça aurait été pareil de son côté. Conclusion, lequel des deux auraient remarqués qu'ils étaient complémentaire ? Aucun ! De deux, parce qu'il avait une personnalité si complexe et en même temps, si simple, que peu de gens lui ressemblaient. Et de trois... Parce que même s'il en avait rencontré un, il ne se serait pas souvenu de lui.
Bien qu'il n'ait pas fait cette petite analyse dans ce cerveau à ce moment précis, il savait que sa rencontre avec Evan relevait de l'étrange, du prévu et de l'imprévu. Déjà, le fait qu'ils se rencontrent en pleine nuit était incongru. En plus, ils étaient sensé ne pas s'aimer, puisqu'ils étaient chacun dans une maison rivale à l'autre. Mais en contrepartie, ils étaient égaux dans leur réputation. Et ils aimaient les mêmes films, les mêmes livres. Ils avaient la même devise !
Novy avait beau ne pas vraiment réaliser, il aurait dû comprendre l'exceptionnel de la situation. Sauf qu'il était occupé par autre chose. Sa main était toujours posée sur le genoux d'Evan, et il avait déjà mis un moment avant de comprendre que c'était le cas; il ne l'avait pas repoussé ! Son regard était toujours posé sur son visage, admirant ses traits. Est-ce qu'elles pensaient la même chose, les filles qui le contemplaient lui ? Il avait toujours été surpris de voir leurs regards admiratifs. Peut-être que pour une fois, il comprendrait !

« Moi ? Oui, je suis aussi libre que l’air, aussi léger qu’une plume, mais j’ai bien quelques filles qui risquent un jour ou l’autre de tomber dans mes filets ! Après tout, qui peut résister à mon charme indéniable ? »

November aurait eu envie de répondre d'une voix amusée quelque chose du genre " personne, même pas moi ". Mais il ne le fit pas, car il n'avait pas envie d'effrayer Evan. En ce qui concernait la drague, Novy était un félin, un véritable prédateur. Il avait plusieurs méthodes, différentes attaques et quantités d'ingéniosités. Et même si d'habitude, ses proies étaient des filles, qu'est-ce que cela changeait ? Lui était un garçon et savait ce qui l'amenait à craquer. Et comme Evan lui ressemblait énormément, il n'aurait qu'à suivre sa propre envie. C'était de la logique pure. Un peu trop poussée pour Novy. Il n'eut pas le besoin de faire toute cette petite théorie pour comprendre qu'il ferait comme bon lui sentait. Chez lui, le flirt était un instinct plus qu'un truc appris par coeur.

« A quand remonte ta dernière conquête ? »

Sa dernière conquête ? November dut remettre la fonction "mémoire" en marche pour s'en souvenir. Huum.. Well. Il y avait eu Joy, dans le parc, l'autre jour. Mais ce n'était pas le terme de conquête qui lui allait. Sinon, la dernière datait. Une fille, l'avant dernier jour des vacances. Il l'avait bêtement abordé dans la rue, ils étaient allés boire un café, et avant de pouvoir dire ouf, ils s'étaient retrouvés dans un lit. Mais la fille était une moldue, et s'était mise en tête de le revoir. Pour cela, elle lui avait demandé son numéro de portable. November était resté interloqué un moment avant de comprendre qu'elle parlait d'un téléphone. Il avait prétendu ne pas en avoir, et la demoiselle s'était offusquée d'avoir " couché avec un looser ! ". Novy s'était retrouvé dehors, hilare, content. Sortant de ses pensées, il constata qu'Evan avait l'air un peu mal à l'aise. Il y avait quelque chose dans son regard qui n'y était pas avant. Aurait-ce été la gêne de ne pas être gêné ?

- Eh bien... Je ne sais pas trop ce que tu entends par conquête. Si tu veux savoir, je n'ai pas encore de copine officielle, cette semaine.

Il aurait pu dire " ce mois ", éventuellement même " ce début d'année ". Mais il avait dit semaine. Car oui, ses copines se comptaient au nombre de semaine. À moins que l'une d'elle ne soit pas trop lassante, ce qui se faisait rare. Peut-être était-ce pour ça, par lassitude, que Novy s'intéressait subitement à Evan ? Quelque chose lui soufflait que non. Après tout, c'est vrai que la Gryffondor était fichtrement attirant.

Il semblait que les secondes retentissaient l'une après l'autre de l'immense Hall vide. On pouvait presque voir la tension dans l'air. La tension ? Plutôt l'attente. L'attente de quelque chose, d'un événement. D'un geste ? Novy se mit à parler en même temps qu'il bougeait sa main sur le genou d'Evan, telle une caresse.

- Et toi, la dernière qui a craqué pour tes beaux yeux ?

Un léger sourire, presque ironique, se dessina sur ses lèvres. L'idée lui vint qu'ils avaient peut-être plus que des points communs. Qu'ils avaient aussi des filles en commun. Certes, il devait y en avoir assez pour deux, mais il y avait certaine bombe atomique à Poudlard à côté desquelles on ne pouvait pas passer ! Ca aurait été drôle. Vraiment drôle. Qu'aurait pensé la fille en question en les voyant, assis sur les escaliers, l'un avec une main sur le genou de l'autre ?