Marcus Von Guttenberg [Pv Adrian <3]

Lorsque son patient se fut allongé, Adrian prit le temps de le rassurer avant de commencer :

"Ne t'inquiètes pas, je suis là pour que tu ailles mieux. Je n'ai aucune intention de te nuire, et je ne le ferais pas. Je suis là pour toi. Maintenant, détends-toi et ne pense plus à rien. Oublie tout sans exception."

Il laissa Marcus intégrer toutes ces informations, avant de reprendre. A présent, il ne s'occupait plus de sa fiche, reportant toute son attention sur la personne allongée sur le divan. Il se remémora les stages qu'il avait effectué avec un hypnotiseur de renom. Il prit donc un ton monotone pour annôner :

"Tu fermes les yeux, ressens chaque mouvement de ton corps, ralentis les battements de ton coeur... Maintenant contracte, puis relâche complètement chaque partie de ton corps que je vais nommer : pieds, mollets, cuisses, fesses, ventre, poitrine, bras et avant-bras, visage... Contrôle ta respiration, inspire profondément, expire à fond... Inspire, expire..."

Adrian continua ainsi de maîtriser la respiration de Marcus, ce qui dura entre trois et quatre minutes. Quand celle-ci prit un rythme lent et régulier, il annonca :

"Maintenant je vais compter jusqu'à trois, et à trois tu seras dans un état second. Marcus Von Guttenberg, écoute bien celà. Un... Deux... Trois... Tu es totalement inconscient."

Il s'approcha du jeune homme allongé, et ferma les paupières qui s'étaient entr'ouvertes au moment de l'entrée en hypnose. Il continuait de parler, sans vraiment s'en rendre compte, il était lui aussi dnas une sorte d'état second.

"Remonte le plus loin que tu puisses dans ta mémoire... Raconte-moi ce que tu vois... Donne-moi tous les détails que tu peux..." La voix, comme parlerait un métronome, ne relâchait pas son effort, et continuait ses babillages afin de tenir Marcus dans l'inconscience.

"Ralf..." Enfin, Adrian connaisait le nom de celui qui avait traumatisé Marcus (peut-être sans le vouloir réellement). Ce Ralf devait avoir ses raisons pour agir ainsi, et qu'elles soient innocentes ou pleines de vice, on ne pouvait plus changer ce qui s'était passé. Il évoqua en pensée une future rencontre avec ce frère sadique, ce qui pourrait améliorer considérablement la vie de Marcus.

Cessant de tergiverser au sujet de Ralf, le psychiatre revint à son patient hypnotisé. Il écrivit quelques phrases, pour se souvenir des détaisl de ce qu'il lui avait raconté, mais ne s'attarda pas sur le dossier. Il vint s'asseoir sur le divan, continuant de lui parler pour qu'il ne sorte pas de cet état létargique, regardant sa poitrin eétroite se soulevait au rythme de sa respiration. Il s'adossa un moment, comme pris de vertige, cela ne lui était jamais arrivé pendant une séance d'hypnose. Il eut quelques étoiles devant les yeux, mais respirant profondément, il revint à lui. Ne sachant pas ce qu'il s'était produit, il préféra écourter la séance.

"Ecoute-moi bien Marcus, tu vas sentir à nouveau ton corps normalement, et tu reviendras en excellente forme. A trois, Marcus, un... deux... trois..." Puis quand il vit que les yeux de l'adolescent s'ouvrirent, il le rassura immédiatement : "Ne t'inquiètes de rien, tout va bien et tout s'est très bien passé ! Reste allongé si tu préfères. Veux-tu savoir ce que tu m'as dit ?"

Pour une fois, Adrian ne vit pas la nervosité de Marcus, il réfléchissait à ce qui pouvait bien lui être arrivé. Cet étourdissement pouvait venir de plusieurs choses, cela faisait plusieurs nuits qu'il avait mal dormi, et il avait pris quelques pilules de faible dosage, peut-être que les effets se faisaient encore sentir. Il se promit d'y réfléchir plus tard.

"Qu'est-ce qu'on fait ? Tu pourrais peut-être, si l'envie t'en dit, faire un dessin ou m'écrire un petit quelque chose sur cette feuille", il la lui tendit avec un sourire, et expliqua : "Fais ce que tu préfères. Prends ton temps. Je ne jugerais ni ton talent de dessinateur, ni ton style d'écriture. C'est seulement un test comme un autre."

Pendant que Marcus dessinerait ou écrirait, il pourrait mettre un peu d'ordre dans son dossier, et relire ce qu'il avait noté les séances précédentes. Puis Arian lui parlerait sûrement des phobies, et du traitement qu'il envisagait pour lui. Il avait déjà plusieurs idées en tête, mais un second étourdissement vint le surprendre. Il alla s'asseoir derrière son bureau, et posa la tête contre le dossier du siège. Heureusement, Marcus était trop occupé à réfléchir à ce qu'il allait faire pour remarquer ce malaise.

Adrian n'entendit rien à ce que Marcus lui dit. La douleur pulsait sous son cuir chevelu et dans tout son corps. Sa tête rejettait en arrière, il avait ouvert grand la bouche. Il avait extrêmement chaud, et desserra d'une main sa cravate, pour se donner un peu plus d'air. Il respira à grande bouffée, comme si ses poumons en recevaient pas assez d'oxygène. Il se mit à ventiler rapidement, inspirant, expirant beaucoup plus vite que la normale. Son visage avait pris un aspect grisâtre, son teint était crayeux. Seules ses joues étaient écarlates, ces deux taches s'étendaient du haut des pommettes jusqu'à sa mâchoire. Il commença même à suer, des perles roulant sur son front blême. Il n'était plus le même homme qu'il y a quelques instants.

Et la douleur. Une douleur qui ne faisait qu'augmenter. Il gémit faiblement. La douleur dans sa tête. La douleur dans ses yeux. Des images inintelligibles. Des flashs de couleurs et de lumière. La douleur. Des mots dans son esprit, des mots qui passaient si vite qu'il ne pouvait en saisir le sens. Et encore la douleur. Une explosion de douleur dans sa tête.

"Je.." Sa voix erraillait ne put continuer, et un gargouilllement se fit entendre à la place.

Il prit appui sur son bureau avec ses deux mains, mais ce fut un échec. Il retomba lourdement dans son fauteuil, les bras pendants de chaque côté. Il ne voyait plus que des ombres, et la moindre lumière était source de douleur. Il appela au hasard, car il n'avait plus de perception spatiale :

"Marcus ? ... Aide-moi..." Comme emplie d'épines, sa gorge ne put poursuivre.